Je suis Chef d’entreprise et je dois réduire le temps d’activité de mes salariés pour éviter des licenciements économiques:

Le dispositif d’aide CSE

CONVENTION DE SOUTIEN A L’EMPLOI

Références Légales

Loi du Pays n° 2020-9 du 27 mars 2020 modification CSE

Arrêté 455 CM du 20 avril 2020 et arrêté 2020 CM du 19 novembre 2020

OBJECTIFS :

Eviter des licenciements pour motif économique dans les entreprises qui sont contraintes de réduire leur activité compte tenu d’une conjoncture économique défavorable ou d’un sinistre de caractère exceptionnel. La CSE compense une partie de la perte de salaire subie par le salarié du fait de la réduction de son temps de travail. Une fois dans le dispositif CSE l’entreprise ne doit pas procéder à un licenciement économique.


1- FAIRE UNE DEMANDE DE CSE

Avis important : Votre dossier complet devra être déposé dans « Mes-Démarches » au plus tard le 20 qui précède le mois de démarrage sollicité.

2- FAIRE UN ETAT REEL CSE

Votre dossier CSE ayant été validé, nous vous invitons à déposer à l'issue de chaque mois aidé :
- L'état nominatif actualisé en veillant à :
*reporter dans les colonnes en jaune les informations données dans l'état nominatif prévisionnel
*renseigner les colonnes en orange (DMO, Jours non rémunérés).

- Une copie des documents envoyés à la CPS :
*la déclaration de salaires et de main d'oeuvre (DMO)
*la déclaration de la CSE.

La Convention de Soutien à l’Emploi, comment ça marche ?

Conditions et modalités

  • Tout employeur, personne physique ou morale de droit privé ayant au moins six mois d’existence légale.

  • Seuls les salariés ayant terminé leur période d’essai et ayant au moins trois mois d’ancienneté dans l’entreprise peuvent faire partie de l’effectif concerné par la CSE.

  • Conclure un accord d’entreprise de réduction du temps de travail avec l’ensemble des salariés éligibles au dispositif.

  • La réduction du temps du travail ne doit pas être supérieure à 50%, ou avoir pour effet de réduire le temps de travail du salarié à moins de 80 heures par mois.

  • L’employeur bénéficiant de la CSE ne peut bénéficier des autres dispositifs en faveur de l’emploi mis en œuvre par le S.E.F.I. à l’exception des dispositifs en faveur des travailleurs handicapés et de l’apprentissage.

  • La CSE est attribuée pour les dossiers éligibles et dans la limite des crédits disponibles.

  • La CSE fait l’objet d’une convention d’une durée de 6 mois, conclue entre l’employeur et la Polynésie française.

  • Pour bénéficier du renouvellement de la mesure, l’employeur dépose au SEFI un nouveau dossier de demande. Il est conseillé de vérifier auprès du SEFI sur la date limite du dépôt du dossier.

  • Si le renouvellement de la mesure est accordé, une nouvelle convention est conclue.

  • Une même entreprise ne peut bénéficier de la mesure d’aide plus de trois ans.



    Précisions concernant l’accord d’entreprise de réduction du temps de travail

    Cet accord doit être conclu entre l’employeur et une organisation syndicale représentative.

    Toutefois, la réduction du temps de travail peut être mise en œuvre indifféremment soit :

  • par accord conclu avec un salarié ayant obtenu un mandat syndical de négociation de la part d’une organisation syndicale représentative ;

  • par accord conclu avec la majorité des salariés, dans les entreprises :

    1. ne disposant pas de délégué syndical ;

    ET

    2. non assujetties à la mise en place d’un comité d’entreprise ou de délégués du personnel ;

    OU

    3. assujetties à la mise en place d’un comité d’entreprise ou de délégués du personnel et ayant établi un constat de carence communiqué à la Direction du travail.

  • La durée de validité de cet accord est au maximum d’une année, ou doit couvrir au moins la période de la CSE.






    Calcul et versement de l’aide CSE au salarié

  • Pour une réduction du temps de travail inférieure ou égale à 20%, le montant de l’indemnité CSE équivaut à 80% de la perte de salaire brut dans la limite de 19% de deux fois le SMIG en vigueur.

  • Pour une réduction du temps de travail supérieure à 20 %, le montant de l’indemnité CSE équivaut à 75% de la perte de salaire brut dans la limite de 30% de deux fois le SMIG en vigueur.

  • La compensation financière au titre de la CSE est versée par l ‘employeur au salarié à la date normale de paie.

  • Cette compensation est soumise aux prélèvements fiscaux et sociaux, à l’exception de la tranche B de la cotisation retraite et de la cotisation fonds social retraite exceptionnel (FSR).

  • La CST du salarié se calcule sur le salaire brut additionné du montant brut de la CSE. 






    Constitution d’un dossier CSE

    L’employeur transmets au Service de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelles (SEFI) un dossier complet constitué des pièces suivantes, par voie dématérialisée :

  • Un courrier indiquant les motifs pour lesquels l’employeur doit recourir à une réduction de temps de travail de ses salariés ;

  • L’état nominatif prévisionnel permettant d’évaluer le montant de l’aide pour la durée de la convention, signés par l’employeur. Ce document est téléchargeable directement dans le formulaire en ligne.

  • Une copie de l’accord d’entreprise instaurant une réduction du temps de travail. Cet accord doit être visé par la Direction du travail ;

  • Une attestation délivrée par la Caisse de prévoyance sociale (CPS) certifiant que l’employeur est à jour du versement des cotisations sociales ou à jour des paiements dans le cadre d’une convention établie avec la CPS ;

  • L’effectif des salariés de l’entreprise pour les trois mois précédant la demande à renseigner dans le formulaire;

  • Un récapitulatif du chiffre d’affaires de l’entreprise pour les vingt-quatre mois précédant la demande ou pour l’ensemble de la période d’activité si l’entreprise a moins de 2 ans d’existence, Et en plus pour le secteur de l’hôtellerie, un état récapitulatif mensuel des taux d’occupation des chambres pour les vingt-quatre mois précédant la demande ou pour l’ensemble de la période d’activité si l’entreprise a moins de 2 ans d’existence. Ce document est téléchargeable directement dans le formulaire en ligne.

  • Une copie des déclarations de TVA pour les vingt-quatre mois précédant la demande ou pour l’ensemble de la période d’activité si l’entreprise a moins de 2 ans d’existence ;

  • Le cas échéant, les deux derniers bilans et comptes de résultats disponibles au moment de la demande ;

  • Tout autre élément permettant d’apprécier la nécessité pour l’employeur de recourir à une réduction du temps de travail ;

  • Un relevé d’identité bancaire ou postal au nom de l’employeur ou de l’entreprise.






    Précisions pour remplir un état nominatif prévisionnel

    L’employeur doit remplir le document pour l’ensemble des salariés concernés. Des données devront être informées pour chaque mois concerné par la mesure. Seules les premières colonnes en jaune doivent être complétées. Les autres cellules se calculent automatiquement et ne doivent pas être modifiées. L’employeur veillera à y sélectionner le secteur CPS de l’entreprise qui détermine le taux des cotisations CPS patronales.

    L’employeur mentionne dans chaque état nominatif et pour chaque salarié, les éléments suivants :

  • Nom, Nom marital (éventuellement), prénom, date de naissance et n° DN ;

  • Le nombre d’heures mensuelles prévues dans le contrat de travail avant la mise en œuvre de la réduction du temps de travail ;

  • Le salaire brut mensuel moyen antérieur à la réduction du temps de travail. Il s’agit de la moyenne des salaires des trois mois précédant la mise en œuvre de la réduction du temps de travail, hors heures supplémentaires. Le salaire brut est constitué du salaire de base, majoré de l’ancienneté et des éléments accessoires non aléatoires*, à caractère mensuel et liés à l'exécution du travail, à l’exception des avantages en nature et des remboursements de frais.

  • Le nombre d’heures de travail à réaliser dans le cadre de la CSE. Le taux de réduction du temps de travail sera affiché automatiquement.

    Précisions sur la notion « d’éléments accessoires non aléatoires, à caractère mensuel et liés à l'exécution du travail » : elle vise à exclure les éléments de salaire qui ne sont pas obligatoires pour l’employeur (récompense, gratification par exemple) et les éléments liés non pas au travail mais aux résultats de l’entreprise ou du salarié, donc aléatoires dans leur montant. Sont ainsi aléatoires : les commissions sur vente, une récompense, une prime exceptionnelle, le service charge etc...Au contraire, entrent dans le salaire brut, les primes mensuelles, inscrites dans le contrat de travail et qui ne sont pas aléatoires puisque dues dès lors que le travail a eu lieu dans les conditions prévues par la prime (par exemple : prime femme de chambre (2% du salaire de base), prime d’insalubrité(10% du salaire de base), prime de nuit (15% du salaire de base), prime de caisse liée à la présence etc...).






    Versement de l’aide à l’employeur

    L’employeur doit produire chaque mois, par voie dématérialisée, les pièces permettant le versement de la CSE et des cotisations patronales y afférentes. Il se connecte en ligne et renseigne : le numéro Tahiti iti, le numéro de dossier généré lors de sa demande intiale, ainsi que le mois concerné par la demande.





  • L’état nominatif actualisé*. Ce document en version excel devra présenter pour les colonnes en jaune, les mêmes informations que dans l’état nominatif prévisionnel pour le mois concerné. La colonne DMO devra être renseignée et correspond aux nombres d’heures de travail déclarées à la CPS. La colonne « jours non rémunérés » devra être renseignée le cas échéant (Il s’agit des jours non pris en charge par l’employeur comme lors d’un arrêt de travail, d’un congé de maternité, d’un congé sans solde, d’une absence non justifiée et non autorisée, d’une mise à pied...)

  • La déclaration de salaires et de main d’œuvre.

  • La déclaration de la CSE (La CSE fait l’objet d’une déclaration distincte à la C.P.S. Cette déclaration peut se faire en ligne sur le site internet de la CPS, au même titre que la déclaration de salaires et de main d’oeuvre). Ces pièces doivent parvenir au S.E.F.I. dans un délai maximum de deux mois à compter de l’échéance de la convention CSE. A défaut de production de ces pièces, le S.E.F.I. peut procéder à la résiliation unilatérale de la convention.

  • L’employeur doit adresser également par voie dématérialisée les ordres de recettes de la C.P.S. pour les mois couverts par la convention CSE, dès qu’ils sont disponibles.

L'employeur doit veiller à la cohérence entre les différents documents. Vous devez déclarer à la CPS, la CSE brut qui sera recalculée éventuellement en tenant compte des heures réellement effectuées, mentionnées dans la déclaration des salaires. Un ajustement de l’état nominatif prévisionnel est possible pour tenir compte des heures complémentaires ou des jours non rémunérés.

Heures complémentaires : il s’agit des heures comprises entre le nombre d’heures de travail prévu suite à la réduction du temps de travail, et le nombre d’heures de travail prévu dans le contrat de travail précédant la mise en place de la CSE.
En cas de surcroît d’activité, il est obligatoire de recourir aux heures complémentaires pour les salariés en réduction du temps de travail avant toute nouvelle embauche.


Important

« Toute fausse déclaration en vue d’obtenir une aide publique est susceptible de poursuites pénales.

Tout salarié bénéficiaire de la CSE est tenu d’informer immédiatement son employeur de l’exercice

d’une autre activité salariée. L’employeur est tenu d’en informer le S.E.F.I.

Le salaire perçu au titre d’un emploi salarié exercé sur le temps rendu disponible par la réduction du

temps du travail, est déduit de la CSE. Le cas échéant, le S.E.F.I. procède aux régularisations auprès

du salarié.

L’employeur ne peut payer au salarié le montant de la perte de salaire non couverte par la CSE.

En cas d’inexécution totale ou partielle de ses engagements par l’employeur ou en cas de déclaration fausse ou mensongère de ce dernier, la convention peut être suspendue ou résiliée et l’employeur contraint à reverser à la Polynésie française tout ou partie de la CSE. Lorsque ce reversement résulte d’une inexécution totale ou partielle d’un de ses engagements par l’employeur, ce dernier ne peut réclamer la restitution de l’aide au salarié bénéficiaire de la CSE. »